La COVID-19 a touché toutes les communautés du monde. En Afrique, le nombre de cas a dépassé 500 000. Depuis mars, le virus a pris 11 959 vies, dépassant les 11 308 vies perdues dans la pire épidémie d’Ebola au monde en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016. Au Sénégal, où Carrefour International opère, l’OMS a enregistré 7 657 cas confirmés et 60 personnes ont perdu la vie. Si ces chiffres sont faibles par rapport à d’autres pays, l’impact des moyens de subsistance des communautés locales, y compris des femmes, est dévastateur.
Dans le pays, plus du tiers de la population vit déjà en dessous du seuil de pauvreté et 75% des familles souffrent de pauvreté chronique. COVID-19 a poussé les gouvernements locaux à restreindre les rassemblements et à fermer les marchés, menaçant l’approvisionnement alimentaire et les opportunités économiques de nombreux ménages vulnérables.
Le 23 juin 2020 nos partenaires senegalais, Arona DIOP, directeur du RESOPP, Ousmane Sarr, chargé de communication du RESOPP et Ramata Faye, présidente Dynamique Féminine de la COORAP. ont échangé avec Christine Messier, directrice des programmes de Carrefour International et partagé la réalité quotidienne des communautés locales face à la pandémie et ses conséquences désastreuses.
“Mais malheureusement, la maladie COVID-19 est venue, comme partout dans le monde, d’ailleurs, pas seulement au Sénégal, freiner beaucoup d’activités surtout du côté des femmes. Parce que les marchés hebdomadaires sont fermés alors qu’il y avait beaucoup de commerçantes qui, une fois les produits transformés, allaient les vendre au niveau des marchés hebdomadaires. Regardez, si ces marchés hebdomadaires sont fermés qu’est-ce que les femmes vont devenir avec leurs produits? Les femmes aussi allaient se ravitailler aussi au niveau des marchés hebdomadaires pour venir transformer. Ces marchés sont fermés aussi. Où allons-nous chercher nos produits pour la transformation? Où allons-nous les commercialiser une fois transformés? » a déclaré Rama Faye, directrice d’une des coopératives.
Pour de nombreuses familles, les hommes et les femmes étant sans emploi, ils manquent d’options pour se nourrir et nourrir leurs enfants. Ousmane Sarr, chargé de communication au RESOPP, a ajouté que l’état d’esprit du peuple sénégalais était: « Si le COVID ne nous tue pas, la faim le fera ».
La programmation est limitée en raison du confinement et des restrictions, y compris Goutte à Goutte, une initiative ciblant 1 500 agricultrices pour les aider à acquérir de nouvelles compétences pour lutter contre les conséquences du changement climatique et accroître leur accès à l’eau.
“Le projet est grandement affecté. Cette partie des activités ralentit, si elle n’est pas complètement arrêtée. Parce qu’il y avait beaucoup d’activités de formation prévues », a déclaré Arona Diop, directreur exécutive du RESOPP, notant le manque de nourriture qui a forcé les agriculteurs à utiliser leurs semences pour l’année à venir pour nourrir leur famille.
Avec une reprise économique lente et des restrictions réduites, ils-elles espèrent reprendre leur travail avec les communautés. Carrefour travaille avec des donat-eur-rice-s pour garantir que davantage de semences puissent être achetées et que, malgré le retard des semis, la sécurité alimentaire puisse être restaurée.
Regardez l’intégralité de la conversation en français ci-dessous:
