Environ 191 jours sont passés depuis le début de la COVID-19. La pandémie fait des ravages dans les économies locales ici au Canada, mais aussi dans les communautés vulnérables du monde entier, y compris en Eswatini, un petit royaume entre l’Afrique du Sud et le Mozambique.
Le pays a une population de 1,3 million d’habitants dont 74% vivent avec moins de 2 dollars par jour. Alors que le royaume compte 600 cas et déplore 6 décès dus à la COVID-19, l’impact sur les moyens de subsistance a été dévastateur. Les restrictions de mouvement conçues pour contenir la pandémie ont privé les Swazi-e-s des zones rurales d’aller travailler. Quant aux artisan-e-s et aux propriétaires de petites entreprises, les marchés pour la vente de leurs produits ont disparu.
« Dans notre pays, 9 000 personnes ont été licenciées. Et chacune de ces personnes a, en moyenne, 6 personnes à charge. Et c’est un coup dur », explique Julie Nixon, directrice générale de Gone Rural et SWIFT. «Nous comptons également beaucoup sur le tourisme. Ainsi, certains de nos meilleurs hôtels sont fermés; ils sont juste fermés. Au sein de nos membres, tout le monde a des points de vente principalement destinés aux touristes, et tous ont fermé en mars. Il semble donc que les petites et moyennes entreprises de notre pays perdront 50% de leurs revenus en 2020. »
Le 23 juin 2020, les partenaires de Carrefour, Julie Nixon, directrice générale de Gone Rural et SWIFT, et Nozipho Sasha Thorne, directrice générale de BoMake, se sont entretenues virtuellement avec la directrice générale de Carrefou, Heather Shapter, pour parler de l’impact de la COVID-19 sur les femmes et les filles en Eswatini. Le petit royaume africain qui était déjà confronté à des défis avant la pandémie, du taux de chômage aux infections par le VIH, a vu des femmes qui souvent prennent soin de toute leur famille et de leur communauté, durement touchées par les restrictions.
Nozipho Sasha Thorne affirme que les femmes rurales sont parmi les plus vulnérables:
“Nous avons 782 femmes, bien sûr, et 52% de ces femmes sont les seules à gagner un revenu dans leur famille. Donc, avec la génération de revenus compromise, cela signifie qu’elles ont tellement de difficultés à maintenir leur vie familiale et leurs enfants.”
Et elle ajoute que la mise en quarantaine a entraîné une augmentation des cas de violences domestiques, les femmes étant confinées avec leurs agresseurs: «Il y a eu une décision consciente d’introduire même un centre d’appel gratuit pour que les femmes des communautés rurales puissent obtenir de l’aide, car maintenant elles ne peuvent plus quitter leurs communautés aussi librement pour chercher de l’aide», explique Thorne.
Mais les femmes swazies sont résilientes et ont trouvé un sujet de consolation. Certaines tisserandes qui ont reçu la subvention 2019 du Fond Karen Takacs pour le Leadership des Femmes, ont identifié très tôt une opportunité et ont réussi à se réorganiser pour répondre à la demande accrue de masques. «Nous constatons une grande démonstration de résilience et de débrouillardise de la part de nos artisanes», explique Thorne. «L’un des groupes que nous avons – qui est soutenu par Carrefour, a commencé comme un groupe de couture. A la base, elles fabriquaient des serviettes hygiéniques pour les communautés », explique Thorne. «Nous avons pu profiter de cette opportunité pour passer à la fabrication de masques. Et cela a été vraiment, vraiment fructueux parce que les femmes ont eu tellement de revenus, un flux régulier de revenus de cette initiative. »
Regardez la conversation complète en anglais ci-dessous: