L’organisme Kilimanjaro Women Information Exchange and Consultancy Organization (KWIECO), une organisation tanzanienne œuvrant pour la promotion des droits fondamentaux et de l’égalité entre les sexes, a inauguré le tout premier foyer pour les victimes de maltraitances en Tanzanie en 2015 mais le parcours fut difficile. Afin de les aider à atteindre leurs objectifs et à soutenir les femmes fuyant la violence, Carrefour International s’est mis en quête d’experts. En 2016, Carrefour et KWIECO ont forgé un partenariat avec Ernestine’s Women’s Shelter, un foyer pour femmes bien établi de Toronto, afin de bénéficier de leurs trente ans d’expérience à aider les femmes et les enfants fuyant la violence.
Dans un pays où 39% des femmes âgées entre 15 et 49 ans ont été victimes de violence physique depuis l’âge de 15 ans et où 20% d’entre elles ont été victimes de violence sexuelle, la nécessité de fonder de tels foyers est crucial. La plupart des femmes n’ont pas d’autre alternative que de retourner vivre avec leur mari violent.
«Plusieurs femmes qui viennent en thérapie sont désespérées, elles n’ont nulle part où aller. Et l’allure à laquelle le problème prend de l’ampleur découle de la désintégration du système social sur lequel nous avions l’habitude de pouvoir compter», explique Mama Mindi, avocate et Directrice générale de KWIECO. Les familles des victimes n’ont souvent pas les moyens financiers pour les aider ainsi que leurs enfants.
En juin 2016, trois membres de l’équipe du foyer Ernestine’s sont allées en Tanzanie pendant deux semaines pour travailler avec l’organisme KWIECO. Elles ont contribué à la planification à long terme, à optimiser les opérations quotidiennes et à améliorer les programmes. Elles ont également apporté une foule de ressources telles que le « bingo d’une relation saine », des jouets et des livres pour les enfants. « Nous voulions vraiment mettre en lumière, dans un contexte tanzanien, ce à quoi un programme peut ressembler, malgré des ressources limitées», explique Deborah James Sargeant, coordonnatrice des services de l’établissement chez Ernestine’s.
« Pour une femme, venir au foyer n’est pas la fin du processus. Elle doit retourner dans sa communauté. »
Six mois plus tard, en décembre 2016, deux membres de l’équipe de KWIECO sont venues à Toronto pour trois semaines. Elles ont travaillé avec les employés du foyer Ernestine’s pour en apprendre davantage sur leurs opérations et leurs programmes. «[Un foyer], ce n’est pas seulement un endroit pour dormir. Il est essentiel d’avoir un programme sur pied. […] Pour une femme, venir au foyer n’est pas la fin du processus. Elle doit retourner dans sa communauté. […] Nous devons redéfinir nos programmes afin de les rendre plus significatifs. Nous avons pris conscience que l’autonomisation des femmes et des enfants est un aspect crucial des programmes», a expliqué Mama Minde pendant son séjour à Toronto. Ce voyage a été bénéfique et a permis à l’équipe de KWIECO d’effectuer des changements dans leurs opérations sur la base des leçons apprises.
Depuis 2014, Carrefour International et KWIECO sont partenaires afin de favoriser l’autonomisation des femmes. Des volontaires de Carrefour appuient l’organisme KWIECO pour accroître ses compétences en marketing, en design web et en planification organisationnelle.
