En ce temps des fêtes, j’ai pris le temps de reprendre mon souffle. Mes six premiers mois à occuper le poste de directrice générale se sont passés en un clin d’œil. Je suis touchée de faire partie d’une organisation aussi dynamique que Carrefour international.
Consciente que certains développements à l’échelle mondiale peuvent être décourageants, mon point de vue ici à Carrefour me permet de demeurer remplie d’espoir à l’idée de tous les changements que nous pouvons apportés, et ce, dès maintenant.
Le rythme auquel les femmes sont victimes de violences sexuelles est alarmant, et ce, particulièrement dans les pays de l’hémisphère Sud. Les femmes souffrent de la pauvreté et d’un faible accès à la justice de façon disproportionnée. Les conséquences des changements climatiques sont de plus en plus évidentes dans les endroits où on s’attend d’elles qu’elles portent le fardeau de l’inaction internationale. Partout sur la planète, elles sont marginalisées dans toutes les sphères de la société et de l’économie, dans les petites comme dans les grandes affaires.
Cependant, les femmes s’affairent comme jamais à changer les choses. Une nouvelle génération de leadeuses voit le jour. J’ai observé ce désir cette année chez de jeunes femmes comme Rebeca Gyumi, avocate et conférencière principale du 8e déjeuner annuel pour la Journée internationale de la jeune fille de Carrefour international, qui a réussi à contester la loi tanzanienne sur le mariage permettant le mariage des filles dès 14 ans, et ce, dans le but de protéger leurs droits. Il y a aussi Greta Thunberg, âgée de 16 ans, qui se bat pour s’assurer que les leaders politiques du monde soient tenus responsables de leur échec à répondre aux changements climatiques. L’adolescente canadienne Autumn Peltier s’est quant à elle adressée aux Nations Unies en septembre afin de défendre l’accès à l’eau potable. Je l’ai aussi observé chez les volontaires de Carrefour, hommes comme femmes, qui unissent leurs forces à celles de nos partenaires locaux dans l’hémisphère Sud afin de partager compétences et expertises, et de construire un mouvement mondial en faveur du changement.
La politique d’aide internationale féministe du Canada est un appel du clairon et Carrefour est prêt à y répondre. Cette année, nous investirons dans l’autonomisation des filles, l’élimination de la mutilation génitale des femmes et le développement de la capacité de résilience des fermières confrontées aux changements climatiques tout en accroissant leur autonomie économique. Nous investirons dans les cheffes de fil et nous soutiendrons leurs efforts de revendication de leurs droits.
Avec le soutien du gouvernement du Canada, nous lancerons en 2020 un nouveau programme ambitieux qui permettra d’étendre notre coopération volontaire à de nouveaux pays. De plus, je suis très heureuse d’accueillir Karina Gould, la nouvelle ministre du Développement international nommée en décembre. Mme Karina Gould connaît très bien notre domaine puisqu’elle a été la secrétaire parlementaire de la ministre du Développement international. Elle a aussi été volontaire à l’étranger et elle apporte une autre voix féministe à son rôle. Je suis impatiente de travailler avec la ministre Gould alors qu’elle dirigera l’action gouvernementale visant à éliminer les inégalités entre les sexes et la pauvreté.
Rien de cela ne sera possible sans l’engagement de nos volontaires et de nos donateurs. Après avoir côtoyé beaucoup d’entre vous durant les six derniers mois, je suis ébahie par tout ce que vous avez accompli et je sais que nous en ferons encore plus l’an prochain. Nous créons ensemble un mouvement en faveur du changement qui permettra un nouveau futur en matière de justice, de leadership et d’autonomie économique pour les femmes et les filles.
L’année 2020 est le début d’une nouvelle décennie et d’une nouvelle époque pour le courage, le partenariat et l’accomplissement des droits des femmes et des filles.